
Ce weekend j'ai donc assisté à mon premier Salon du Livre. En tant que provinciale (!), c'était un grand évènement pour moi. Chaque année, je regardais avec envie à la télévision, ces images de milliers de livres rassemblés en un unique lieu, de dizaines d'auteurs que j'aurais adoré apercevoir ...
Je suis donc partie, avec beaucoup d'espoir et d'enthousiasme, à la découverte de cette trentième édition. Voici un compte rendu - un tantinet schizophrénique, je le concède - de mon exploration.
J'ai aimé ...
D'un point de vue personnel, j'ai bien aimé ce salon. Je m'y suis sentie à l'aise. J'ai adoré déambuler dans les allées à la rencontre de nouvelles maisons d'éditions, croiser des romans aux couvertures chatoyantes, apercevoir des auteurs renommés noyés dans la foule de lecteurs avides de dédicaces.
Mais ce que j'ai surtout aimé c'est cet amour du livre que j'ai ressenti ; voir les familles les bras chargés de bouquins, les jeunes comme les vieux écouter attentivement les conférences donnés par les écrivains.
Alors que la lecture est souvent vue comme une activité en voie de disparition, il est bon de voir qu'un salon dédié à la lecture et au secteur de l'édition attire encore les foules ...
Bien évidemment, être présent au Salon du Livre de Paris nécessite un certain investissement et vendre des livres aide à rentabiliser ce coût. Toutefois, je pense que c'est aussi, et avant tout, une occasion quasi-unique pour les maisons d'édition d'être en contact direct avec les lecteurs. Quel dommage alors, que celles-ci n'en profitent pas pour nouer un lien, débuter un dialogue avec leur public. Ce type de salon pourrait être une excellente occasion de mettre en avant une ligne éditoriale, un choix d'auteurs, ou encore d'éduquer les jeunes (et le moins jeunes) à la lecture sur tous les supports proposés.
Les stands les plus "personnels" restent encore ceux des petites maisons d'édition, tandis que ceux des plus gros groupes (Robert Laffont, Flammarion ...) étaient d'une platitude déconcertante. On utilise du bois parce que ça fait chaleureux, des couleurs froides parce que ça fait sérieux et surtout des livres partout pour en vendre un maximum.
Je n'ai pas vu un seul stand essayer de sortir de ce rôle commercial pour proposer autre chose aux visiteurs, parce que finalement ce qui aurait accroché les lecteurs, c'est qu'on leur fasse vivre une EXPERIENCE.
Le marketing d'aujourd'hui on le sait, et on le répète beaucoup, c'est de faire participer les gens,de les rendre actifs. Cela peut passer par le fait de leur demander leur avis, de leur proposer des jeux, des rencontres (plus élaborées qu'une dédicace de 30s. maximum), de leur donner la possibilité de créer quelque chose...
Je ne comprends pas qu'il y ait pu avoir seulement une poignée de stands qui possédait un écran plasma, qu'aucun (ou presque) ne proposait d'écoute audio, de téléchargements par bluetooth, de technologie RFID ...
Après ça évidemment, on ne peut s'étonner que le livre et le secteur de l'édition souffrent d'une image vieillotte et hors de son temps. Pour vous dire ma déception, j'ai trouvé que le Salon de l'Agriculture (oui, oui j'y suis allée !) était bien plus en avance en matière d'utilisation des technolologies et de scénographie des stands que le Salon du Livre ...
En conclusion de ce petit coup de gueule, je trouve qu' il est bien dommage que des entreprises qui vendent des histoires n'en racontent aucune ...
Et vous, êtes-vous allé au Salon du Livre ? Qu'en avez-vous pensé ?