J'ai découvert avec beaucoup de curiosité cet article de l'Express sur le "Blurb". Ce barbarisme évoque la présence sur un ouvrage inconnu, d'un bandeau mettant en avant une critique, généralement dithyrambique, d'un écrivain connu.
"Absolument délicieux !" (Anna Gavalda, pour Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates) ; "Le roi du tartan noir" (James Ellroy, à propos de l'Ecossais Ian Rankin) ; "A couper le souffle !" (Michael Connelly, sur un jeune auteur de polars)...
Comme l'explique l'article de l'Express : "tout a commencé avec Belinda Blurb, héroïne d'un roman américain, paru en 1907. Sur la couverture, une demoiselle aguicheuse frappée de cette accroche : "Yes, this is a blurb !" Le mot est resté." Mais loin de n'être que du "copinage" entre écrivain, ce moyen de promotion est en fait une machine marketing très bien huilée, notamment aux Etats-Unis. Là-bas, c'est l'agent littéraire qui doit trouver un blurbeur pour l'ouvrage de son poulain : "Il doit se débrouiller pour faire lire très tôt le texte d'un écrivain inconnu à d'autres, déjà renommés, a expliqué Philippe Robinet, directeur d'Oh ! Editions au magazine L'Express. Si le roman en question suscite une réaction enthousiaste, ce sera un argument fort pour le vendre à l'éditeur, lequel s'en servira également pour placer le livre auprès des libraires."
C'est ainsi que plusieurs auteurs américain sont particulièrement sollicités, comme Stephen King pour les jeunes auteurs de fantastique, Jim Harrison pour un romancier nature writing, tandis que pour un "polar" rien ne vaut un Harlan Coben ou un Michael Connelly !
